Par Jean-Paul Bouchet, secrétaire général CFDT Cadres
« Nous faisons le constat de l’échec des politiques d’individualisation des rémunérations poussées à l’excès qui ont servi à réduire les enveloppes à distribuer, à creuser les inégalités salariales et à multiplier incompréhensions et frustrations. Opacité et arbitraire des mécanismes d’appréciation et de décisions, des grilles d’analyse des performances, déconnexion entretien appréciation et évolution de la rémunération, démotivation en cas d’échec, comportement individualiste exacerbé, jalousie… Cette liste consacre l’échec de la méritocratie puisque celle-ci n’est pas assumée. Le secret l’emporte sur la mise en valeur des « meilleurs ». Le saupoudrage est utilisé pour corriger les excès de la méthode et pour entretenir la motivation et la cohésion des équipes. Depuis qu’il existe, le dispositif n’a pas fait la preuve de son efficacité managériale et économique. Les salariés ne sont pas plus efficaces et pas plus motivés. En cette période de crise et de diminution des parts variables, beaucoup de salariés en viennent à redemander des augmentations collectives garantes d’une plus grande cohésion des équipes et une répartition de la valeur ajoutée plus équitable. Le travailler plus pour gagner plus ne fonctionne pas ; le travailler très bien pour gagner plus ne fonctionne plus, les packages ont donné l’illusion de gagner plus, ils n’ont conduit qu’à une autre répartition des compartiments d’une enveloppe fermée. »
Tout cela peut vous paraître implicite mais cela va tellement mieux en le disant parfois, alors pourquoi s’en priver ?!
AFP - Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a souligné mardi "la nécessité" d'une "politique de la petite enfance" pour lutter contre les inégalités dans les quartiers défavorisés.
Au-delà de "la rénovation des quartiers" pour laquelle "on a beaucoup fait", François Chérèque a insisté sur "la nécessité d'investir dans la politique de la petite enfance", lors d'une journée organisée par sa confédération sur la politique de la Ville, en présence de la secrétaire d'Etat Fadela Amara.
Selon lui, "on est beaucoup - et il faut l'être - dans la réparation des dégâts, on n'est pas assez dans l'anticipation". "En France, on manque d'une politique de la toute petite enfance", a-t-il ajouté.
Ancien éducateur, M. Chérèque a revendiqué "une culture qui disait: +la priorité d'une société qui veut lutter contre les inégalités, c'est la toute petite enfance+".
Pour le numéro un de la CFDT, "il y a beaucoup de parents avec des tout petits enfants qui sont en grande difficulté et qui ne trouvent pas les lieux d'écoute, d'accueil. On manque de moyens importants là-dessus, ce qui fait qu'on est toujours dans la réparation" plutôt que dans la prévention.
Afin de lutter contre l'échec scolaire, il s'est déclaré partisan de classes à effectifs réduits dans les quartiers défavorisés avec, en échange, "des classes plus chargées dans certains quartiers où il y a plus de facilités d'accès à l'éducation et à la culture".
M. Chérèque a déploré l'absence de travailleurs sociaux dans les écoles. "Je suis assez effaré de voir qu'on peut faire rentrer rapidement la police dans les écoles alors qu'il y a des gens qui se battent depuis vingt ans pour y faire entrer des éducateurs", a-t-il dit.
De son côté, Fadela Amara s'est élevé contre "un consensus entre une certaine gauche et une certaine droite", des élus locaux de villes riches des deux bords s'opposant à "la péréquation des moyens" au profit des communes déshéritées.
"Mon objectif politique, a-t-elle dit, c'est de réduire les écarts territoriaux entre villes riches et villes pauvres, entre quartiers riches et quartiers pauvres, c'est--à-dire de réduire les inégalités".
La secrétaire d'Etat a reconnu qu'"il reste beaucoup à faire, notamment en termes d'emploi", pour les quartiers défavorisés.
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